La crise financière : contre-attaque des perdants

Voilà bien longtemps que je n'avais démonté personne sur ce blog, et on aurait presque pu croire que mon esprit critique avait totalement disparu...
Mais rassurez-vous : il n'en est rien !
Je n'avais tout simplement pas le temps de m'enflammer pour les idioties du monde, ni même de m'y intéresser.
Néanmoins, quand on m'a mis (quasiment de force) dans la main un papier apparemment anodin à l'entrée du lycée, je l'ai accepté pour faire plaisir et aussi parce que j'étais pressée, mais finalement il m'a bien fait rire (même si j'avoue qu'il n'a rien de drôle ^^) lorsque j'ai trouvé un moment pour le lire...

D'entrée, le titre vous saute aux yeux : "Plus que jamais, il faut changer le monde !"
Et oui, avec un point d'exclamation en plus, et en gras, je n'exagère rien ! C'est peut-être un peu pompeux quand même...
D'abord, "plus que jamais", je ne vois pas pourquoi. Nous les humains avons été conçus de sorte que nous voulons toujours changer le monde, car nous ne somme jamais satisfaits de ce que nos ancêtres ont durement acquis. Ce qui est tout à fait normal, puisque c'est cela-même la force qui nous permet d'aller de l'avant.
Ainsi, le monde est en perpétuel changement. D'ailleurs, le contraire serait bien malheureux, vous imaginez si on en était toujours au même point, par exemple, que pendant le Moyen-Age ?

Bon, on poursuit avec la première phrase, qui est elle aussi assez mémorable : "Ces dernières semaines, la véritable nature du capitalisme est apparue en pleine lumière."
Alors ça c'est la meilleure, quelle découverte !
Et moi qui croyais que Bush était un ange descendu du ciel et ses idées des voies d'accès vers le meilleur des mondes possibles !
Quelle déception, mince alors ^^

S'ensuit tout un discours d'un genre banal, habituel, avec un léger goût de déjà vu sur les "émeutes de la faim" dans le Tiers-Monde...
Les auteurs de l'article, pas opportunistes pour deux sous, profitent de la situation empirique pour enfoncer leurs petits camarades aux idéologies depuis longtemps douteuses ^^

Le texte enchaîne sur un argument de choc : la crise financière atteint les bourses du monde entier et quelques banques, "mais pas des banquiers, qui continuent à festoyer : pas moins de 450 000 dollars dépensés en une seule petite sauterie par les dirigeants d'AIG, première compagnie d'assurances renflouée de 85 milliards de dollars par le contribuable américain !", s'offusque l'article. C'est drôle, quand on le lit, on a l'impression que personne n'a rien vu venir !

Dans le paragraphe suivant, il est question de l'argent versé par les caisses des différents états "dont les gouvernements juraient pourtant jusque là qu'elles étaient vides, qu'elles ne pouvaient plus financer les dépenses utiles à la population pour la santé, l'éducation ou la recherche".
C'est la vérité bien sûr, mais ça fait une éternité que c'est ainsi et que personne ne fait rien.
Les deux phrases suivantes sont mes favorites : "Tout cet argent, c'est dans la poche du contribuable qu'on va le prendre. Et plutôt le contribuable modeste, puisque la mode est à exonérer d'impôts les plus riches : en témoignent les 15 milliards d'euros du paquet fiscal de Sarkozy." Hi hi... En même temps, il y a parmi ces personnes qui crient au scandale des électeurs de Sarkozy, et j'ai envie de dire que c'est bien fait pour eux : ils n'avaient qu'à réfléchir au lieu d'écouter les mensonges d'un type qui avait déjà donné la preuve de son égoïsme et de son incompétence.

Et pour conclure en marquant les esprits, ils nous sortent brillament le scénario catastrophe avec chômage, licenciements, pression sur les salaires et compagnie...

C'est tout à fait le genre de document qu'il convient de faire réciter à un orateur qui part complètement dans son délire et que les gens approuvent sans se poser de questions...
Après tout ils ont raison, c'est toujours la faute des autres !